Je remonte ce sujet qui reprend un thème que j'évoquais dans un autre.
Pour moi, la norme c'est indispensable. C'est un point de repère que chacun doit connaître. Ce sont les lois, les règles de politesse, les tabous, les droits de l'homme...et tout un tas d'autres règles écrites ou non. Chacun a ensuite la liberté et même le devoir pour sa santé mentale de s'en éloigner plus ou moins sachant que plus il s'en éloigne, plus il se marginalise et risque de se retrouver hors de la collectivité, surtout s'il s'en éloigne dans plusieurs domaines distincts. Il n'est pas pour autant "anormal" mais "marginal" et c'est son choix, même si parfois c'est difficile de revenir ensuite en arrière. Mais il faut se dire que sans norme, il n'y a pas de vie en collectivité possible.
La normalité, par contre, c'est une erreur théorique. Cela suppose un idéal-type duquel chacun devrait s'approcher pour être un homme digne de ce nom. Or, quelqu'un qui respecte strictement la norme n'a aucun intérêt puisque la norme est justement faite pour gommer la personnalité et faire en sorte que chacun puisse vivre avec l'autre sans le gêner donc sans montrer l'étendue de sa personnalité, en s'effaçant parfois derrière des règles tacites ou écrites. Parler de normalité est donc insensé puisqu'en fait, sauf à le créer, aucun être n'est totalement normal, et super dangereux car cela excite en effet tous les eugénismes possibles si l'un d'entre nous fixe "sa" normalité et souhaite éliminer tout ce qui s'en écarte. On me dit d'ailleurs dans l'oreillette que ce se serait déjà arrivé au cours de l'histoire mais je ne m'y connais pas assez pour confirmer.