Fantasme

Je sors religieusement mon dictionnaire, et l'ouvre au hasard.
Oho ! "Fantasme" !

Magnifique mot !

Définition : "nm Produit de l'imagination, de l'inconscient."

"de l'insconscient" ?
Je ne suis pas tout à fait d'accord, ou bien je suis blonde... Un fantasme est un produit conscient. On fantasme de faire l'amour dans un wagon désert avec un inconnu , on fantasme de gagner au loto... Mais c'est du conscient, de l'imagination...
Mais les rêves aussi peuvent être des fantasmes... Est-ce cela que veut me dire mon petit Hachette ?

Sur Wikipédia c'est un peu la fête du slip pour le mot fantasme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasme
Leur définition me semble assez à côté de la plaque, mais p'têt que des gens plus érudits en psychologie confirmeront ce qui est marqué.

Moi je pense qu'on a des fantasmes conscients et inconscients, des trucs qui nous attirent sans qu'on sache pourquoi et des fantasmes qu'on a construit.

Arrgg je sors d'un partiel ou on nous a demandé quels étaient les fantasmes sous jacents à l'anorexie mentale...

J'ai donc répondu : être enceinte du père puis j'ai developpé sur la jouissance sexuelle de la non-satisfaction de la faim et l'envie de tout dévorer, de tout incorporer, comme si il n'y avait plus de limite, fantasme de toute puissance : ne pas grandir surtout, annuler les signes de la puberté et rester à tout jamais avec maman

Pour le coup, on est à un niveau totalement inconscient.... Et je pense que le fantasme se situe vraiment à ce niveau là... Les fantasmes qu'on a consciemment ne seraient-il pas tout simplement des désirs (réalisables ou non) ? Puis pour le coup ces fantasmes là proviennent aussi de l'inconscient. Inconscient qui peut aussi être collectif...

Je développerais quand j'aurais plus de temps !

Là je

omme tu le dis, Dric, c'est un peu la fête du slip sur Wiki quand il s'agit de fantasme. Mais une phrase m'a interpellé et mérite d'être creusée...
"Le fantasme est formation de compromis (...) "
On pourrait donc mettre en parallèle fantasme et symptôme (je parle du symptôme névrotique et/ou psychotique, mais surtout névrotique quand même )...?
Si le fantasme est un compromis, on est en droit de se demander sur quoi le compromis se base-t-il... Cela pourrait signifier que le fantasme serait une sorte de mécanisme de défense, comme le symptôme...
Cette manière de voir me semble intéressante. Surtout que j'ai tendance à croire que les fantasmes sont fait de la même substance que les rêves : des symboles...
D'où le parallèle avec le symptôme, qui lui aussi est un compromis de l'inconscient en passant par des symboles, comme le rêve et, visiblement, le fantasme...
Mais l'énorme différence serait que le fantasme ne serait pas nécessairement répétitif, contrairement au symptôme...

Un symptôme digne de ce nom ne laisse pas tomber si rapidement, il s'inscrit dans la durée et la répétition...


Une question me vient à l'esprit par rapport au lien entre anorexie mentale et, comme tu viens de le dire, "l'envie de tout dévorer, de tout incorporer, comme si il n'y avait plus de limite, fantasme de toute puissance ".
Et je me demande s'il y aurait un pourcentage important d'anorexiques mentales dont les mères sont "vampirisantes", ce qui expliquerait assez bien ce désir d'incorporation ( au fond sans doute, incorporation au ventre maternel ) et ce refus d'exister charnellement...
Je pense qu'il y a matière à creuser dans la relation de ces femmes avec leurs mères.
Seraient-elles des enfants trop désirées, ou inversement, niées (une mère refusant la réalité d'une grossesse.), tellement qu'elles ne peuvent même pas exister en dehors de l'utérus maternel...? D'où, le refus d'être femme, car toujours en recherche d'une reconnaissance de la Mère.
Quel pourcentage des hystériques sont anorexiques ? et inversement ? ( je pense à ce lien en rapport à un certain refus de la sexualité )
Ah ! plein plein de questions comme je les aime...
je prend sans doute des raccourcis éhontés, mais l'important, c'est d'y penser !

* pouf *

Mon cerveau a lâché prise.

Désolée !

Je suis morte de rire sur mon clavier !

Aurèle ! Ramène So par ici !


EDIT : je crois que Aurèle et moi méritons bien un point en psychologie...

Oui So viens!!!!!

Plus vous êtes de folles, plus je ris !!

"Le fantasme est formation de compromis (...) "

Je ne vois pas vraiment le lien entre le fantasme et la formation de compromis... (Et de manière générale, ça confirme que j'ai du mal avec les articles de Wikipédia qui concernent la psycho...)

Commençons par la formation de compromis.
Exemple : y'a un conflit dans le psychisme (entre le désir et la défense) et faut bien venir à bout de ce conflit donc là : création d'un symptôme et ce symptôme là est donc une formation de compromis (entre le désir inconsient et la défense), et en fait ce qui est refoulé (le conflit et la base du conflit) peut donc revenir à la conscience par ce compromis... (je sais pas si je suis claire).
Le retour de ce refoulé peut se faire par d'autres chose aussi : les rêves par exemple... Mais est ce que ça peut se faire par le fantasme ? alors là j'en sais rien mais je pencherais plus vers un non. Pour moi, le fantasme c'est autre chose, ça n'a pas à voir avec le symptôme. Disons que ça peut avoir à voir (ouhlà) mais dans certains cas spécifiques et quand on est dans la pathologie à mon avis... Mais commençons par définir le fantasme chez tout un chacun, sinon on va se perdre encore plus !

Là comme j'ai pas fait de rapprochement entre les deux, tout ce qui suit ta phrase "Si le fantasme est un compromis" me semble un peu obscur étant donné que je remets en cause la première idée ! Après, j'en retiens la notion de symboles et de fantasme, mais j'arrive à définir ni l'un ni l'autre alors les mettre en lien.. arggh.
Mais en gros, ça voudrait dire que des fantasmes nous échappent totalement, fantasmes qui proviendraient d'un "inconscient collectif" (mais là ça devient compliqué et très psycho ... quoi ? ça l'était déjà ? )

"D'où le parallèle avec le symptôme, qui lui aussi est un compromis de l'inconscient en passant par des symboles, comme le rêve et, visiblement, le fantasme..." Là c'est hyper complexe. Je découpe.

Idée 1 : le symptôme est un compromis de l'inconscient (ok) ; idée 2 : le symptôme passe par des symboles (là je comprends pas) ; idée 3 : le rêve passe par des symboles (ok) ; idée 4 : le fantasme passerait aussi par par des symboles (on peut pas savoir par quoi il passe le fantasme parce qu'on a même pas défini ce que c'était )
idée pas comprise : le rêve et le fantasme seraient des compromis de l'insconscient ? compromis de quoi ?

"Un symptôme digne de ce nom ne laisse pas tomber si rapidement" : tout à fait d'accord.

Et je réponds pas à la dernière partie car c'est un tout autre sujet sur les relations mères-filles dans l'anorexie ! Et on verra plus tard

Halala ! y'a de quoi débattre là !
Je suis désolée, pas vraiment la tête à me mettre dedans maintenant, mais je le ferais, promis !

Aurèle a écrit:

Idée 1 : le symptôme est un compromis de l'inconscient (ok) ; idée 2 : le symptôme passe par des symboles (là je comprends pas) :

par l'idée 2, j'essaie de dire que le symtôme n'est qu'un "symbole", un peu comme un voyant qui s'allume sur le tableau de bord d'une voiture : le voyant est le symbole du souci, mais n'est pas le souci. Le souci est plus loin, et le voyant n'est qu'un point de départ, un signal destiné (parfois) à comprendre le souci de base, ou tout du moins à signaler qu'un souci est présent.

Aurèle a écrit:

idée 3 : le rêve passe par des symboles (ok) ; idée 4 : le fantasme passerait aussi par par des symboles (on peut pas savoir par quoi il passe le fantasme parce qu'on a même pas défini ce que c'était )
idée pas comprise : le rêve et le fantasme seraient des compromis de l'insconscient ? compromis de quoi ?

Justement, des compromis du problème de base. comme l'individu ne peut accepter une "vérité" inconsciente, un symptôme arrive pour concilier le souci et le refus inconscient de ce souci... Je sais pas si je suis très claire...
Donc, je mettais en parallèle le symptôme et le fantasme en posant la question : et si le fantasme était une sorte de symptôme, avec tout ce que cela sous-entend ? (tordu ? oui, je sais... )

Aurèle a écrit:

"Un symptôme digne de ce nom ne laisse pas tomber si rapidement" : tout à fait d'accord.